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qu'ils appellent reformée, et les remettre en leurs biens et honneurs. Ausquels le Roy fit reponse qu'il étoit content de remettre à ses sujets rebelles, et nommément aux huguenots, les anciennes offenses, pourveu que laissans les armes, ct lui remettans les places de son royaume par eux occupées, ils vesquissent doresnavant catholiquement et selon les anciennes loix du royaume; sinon, qu'ils vuidassent son royaume et emportassent tous leurs biens.
Cependant le prince de Con, qui avoit fait quel­ques levées en Allemagne, tant de reistres que de lans­quenets, n'est suivi ni servi d'iceux, faute d'argent, et tellement reduit au petit pied, qu'il est bien empesché de vivre. Nonobstant lesquelles traverses, il ne diminua rien de son grand cœur. Ses cousins Thoré et Meru (0 se rendent à Geneve : Thoré fait profession de la reli­gion , et reste à Geneve ; et son frere Meru est mis hors la ville, pour ne vouloir faire semblable profession.
En ce tems, sur les deux grands partisans Sardini et Adjacet, fut publié le distique suivant:
Qui modo Sardini, jam nunc sunt grandia cete; Sic alié italicus Gallia pisciculos.
Le samedi 11 septembre, fut roué en la place de Greve un jeune garçon nommé Pierre Le Rouge, à raison de l'assassinat d'Olivier de Vitet, seigneur dc Maucy et de Vaux, duquel il étoit serviteur domes­tique, et qu'il avoit assommé et égorgé dans son lit, cn sa maison du Plessis près de Troyes.
ron et le roi de Navarre furent arrétés ; il se déguisa avec quelques. uns de ses amis, et se retira en Allemagne.
• (-) Thoré tt Mem : frères de Henri de Montmorency, maréchal de Damville.
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